• Une étrange maladie

    Bonjour à tous!

    Il y a quelques semaines, j'ai étudié un texte de Ernest Pépin qui s'appelle "une étrange maladie". Après l'avoir lu , nous devions rédiger une rédaction avec comme consigne de parler d'une passion naissante.

    Ernest Pépin

    Coulée d’or

    © Éditions Gallimard Jeunesse, 1995

    Ernest Pépin, poète et romancier guadeloupéen, évoque son enfance et la naissance de son goût pour la lecture et l’écriture.

    C’est à cette époque qu’une maladie étrange fit des ravages dans mon cerveau. Je contractai la rage de lire, de tout lire, de lire matin, midi et soir. Et lorsque toutes les lumières étaient éteintes, je me confectionnais une tente avec mon drap et un balai et je m’usais les yeux à la lueur d’une torche électrique. Le monde des histoires supplantait la réalité du monde. Je m’y plongeais avec toute la passion d’un pêcheur de perles. J’épousais la vengeance du comte de Monte-Cristo. Je pleurais sur les malheurs de Gervaise. J’épuisais des chevaux avec d’Artagnan. Le nez et le panache1 de Cyrano de Bergerac devenaient mon nez et mon panache. Je me prenais pour l’Aiglon, pour Mozart, pour le Cid. Sans avoir visité la France, j’avais respiré l’odeur de la Beauce. J’avais habité les ports de Pierre Loti, j’avais entendu la chanson des cigales de la Provence d’Alphonse Daudet, j’avais plongé dans les égouts du Paris de Victor Hugo. La bibliothèque du collège était là, à portée de main et je m’y goinfrais comme les géants de Rabelais. […]

    Les livres n’étaient point des objets. Ils avaient une âme ! Ils avaient l’odeur des livres. Je humais, je respirais à pleins poumons, je m’enivrais. Les livres avaient la sorcellerie des mots. Je m’extasiais, je jonglais, je copiais, j’apprenais, je me délectais. Les livres avaient une épaisseur et lorsque l’histoire me paraissait trop belle et qu’il ne restait que peu de pages à lire, je ralentissais, je freinais, je prenais le temps d’épuiser l’épaisseur. Les livres avaient des secrets, des vices même. Ainsi un livre d’anatomie troublait ma bonne conscience.

    Certains livres devaient se manier comme des grenades explosives, d’autres comme des bouquets de fleurs, d’autres encore vous enveloppaient voluptueusement comme des couvertures un jour de pluie. Il y avait des livres pour pleurer, des livres pour rire, des livres pour faire peur, des livres pour vivre trop fort, trop vite, trop bien. Il y avait des illustrations qui m’attiraient, me repoussaient, me parlaient. Et je touchais la « peau » d’un livre comme on caresse une fiancée. Un jour, j’en étais sûr, j’allais écrire !

    1. Panache : (ici) bravoure, courage spectaculaire.

    Voilà, c'était le texte de base et enfin voici ma rédaction!

     

       C'est comme si j'avais toujours connu les livres, je ne sais plus et même en faisant des efforts le jour où cette passion m'a envahie. La lecture était ma première occupation durant mon enfance bien avant de jouer aux poupées ou de faire du vélo dans le jardin. Cela est peut-être dû à mes parents qui eux aussi lisaient, peut-être même que mes grands-parents et mes arrière grands-parents adoraient lire. Peut-être que tout cela vient de mon sang, des cellules qui ont le syndrome de la lecture, de mon ADN où il est écrit: "Deviendra catégoriquement addicte aux livres et deviendra écrivain si elle le souhaite". 

    Bien sûr plus je grandissais et plus j'avais un large de choix de lectures, et cela me plaisait. Depuis toute petite des bouquins étaient parsemés dans ma maison, dans ma chambre, dans le salon, dans le bureau, dans la cuisine, dans les toilettes, sur ma table de chevet, près de moi pendant que je faisais de merveilleux rêves. Ils restaient toujours à côté de moi où que je sois et quoi que je fasse. Mais un jour de mauvais temps, ma maman m'avait mis dans la voiture sans me dire où nous allions. C'était bizarre. Pendant le trajet qui dura dix minutes, je lisais, évidemment. Lorsque nous fûmes arrivés à destination, ma maman m'ouvrit la porte et je pus enfin descendre de cette machine polluante. Je fis face à un bâtiment qui me semblait vieux. Je levai légèrement ma tête et lus: "Bibliothèque Municipale", je regardai maman et lui demandai:

    -C'est quoi une bibliothèque municipale?

    Elle me sourit: 

    -C'est le paradis ma chérie. L'un des plus beaux paysages du monde. Celle qui te fera voyager dans tous les recoins de la Terre.

    Je regardai encore une fois le nom de ce bâtiment et je souris à mon tour. Une fois entrée dans la bibliothèque je me plongeais dans les millions d'âmes qui étaient rangées sur les grandes étagères. C'est à ce moment précis que ma soif de lire, cette passion si intense débuta. Je me sentais épanouie lorsque j'entrais dans la bibliothèque comme si on m'annonçait que j'étais libre de faire ce que je voulais. Je m'asseyais sur une chaise, par terre et parfois même je restais debout pendant des heures. Lorsque j'ouvrais les livres, et que je me mettais à lire, il me semblait que le temps s'était arrêté, que mon corps était paralysé, que seul ma tête fonctionnait. J'avalais les mots sans les compter, je tournais les nombreuses pages sans jamais m'arrêter et je lisais sans jamais m’ennuyer. Mes mains vagabondaient sur les couvertures des albums pour enfants, des petites histoires, des contes, des bandes-dessinées, ainsi de suite puis vint la maturité où mes yeux voyaient défiler des romans policiers,  des romans fantastiques, des romans classiques, des romans historiques, des romans romanesques et des romans réalistes. En lisant des livres, je devenais émotive. Des larmes coulaient lors des séparations, des sourires apparaissaient pendant les instants de joie, des sourcils se fronçaient quand le méchant m'apparaissait mais aussi des visages figés lorsque je réfléchissais et comparais ma vie à celle du héros.

    Cette passion réciproque  m'a fait évoluer. Je comprenais mieux les choses, mieux la politique, mieux ma vie. Grâce à la lecture, mon imagination n'avait plus de limite. Elle a comblé un vide telle une amie, elle restait avec moi même si je m'énervais même si je la maltraitais à certains moments de ma vie. Dès lors que je lisais, je tombais dans l'histoire et continuais de rêver le soir. La lecture nourrissait mon âme, comme le pain nourrit le corps. Elle ne m'a pas changée mais elle m'a comblée.

    Cette passion de lire s'est peut à peu transformée en passion d'écrire...Mais ça, c'est une autre histoire.

     

    Bon, mon professeur de français m'a mis 14/15 et m'a dit que c'était très plaisant à lire!

    Faites des commentaires et... vous aussi rédigez un texte sur votre passion puis mettez le en commentaire! Merci!

     

     


  • Commentaires

    1
    Jeudi 3 Juillet 2014 à 16:15

    Oh, tu connais ce livre! (coulée d'or de Ernest Pépin, je veux dire)

    2
    Vendredi 4 Juillet 2014 à 19:09

    Enfaite je ne l'ai pas lu car j'ai étudié que certains extraits en français mais je vais peut-être le bouquiner qui sait!

    3
    Vendredi 4 Juillet 2014 à 19:34

    J'ai bien aimé! En fait, je l'ai découvert en Guadeloupe car c'est un auteur de là bas, et j'ai appris que les 3èmes guadeloupéens l'étudiaient en classe mais quand je l'ai présenté en français ma prof ma dit que c'était un lecture trop facile! GRR c'est même pas vrai!!!

    4
    Samedi 16 Août 2014 à 18:01

    J'aime beaucoup ta façon de rédiger des écrits ou des rédactions, en t'inspirant d'un passage de livres ou de ton imagination qui, je trouve, est vraiment regorgeante d'inspiration !

    5
    Mercredi 20 Août 2014 à 14:43

    Ta rédaction est super, en plus moi je lis énormément depuis toute petite, et ma passion de lire m'a donnée envie d'écrire. Je trouve que ton texte représente très bien ce que je ressens envers ma passion. Ce que je ressens quand je suis dans une bibliothèque me fait le même effet que toi. Breff pour dire que j'adore ta rédaction ! :D

    6
    Lundi 9 Février 2015 à 15:58

    Merci beaucoup, ça me touche vraiment, surtout que je rêve de réaliser mon rêve qui est de publier mon roman que je suis entrain d'écrire!

    7
    Lundi 9 Février 2015 à 16:06

    Au fait, si ça vous intéresse, aller jeter un coup d’œil dans la rubrique concours!

    8
    Mardi 10 Février 2015 à 20:36
    Bah de rien cest normal. Je ressens le même sentiment que toi envers cette passion.Moi aussi c'est mon rêve. J'écris aussi un roman. Dac j'irais voir pour le concourt ;-)
    Ps: Dis moi tu as quel âge si cest pas indiscret ?
    9
    Mercredi 11 Février 2015 à 12:13

    hm... c'est indiscret mais je vais te donner un indice, j'ai plus de 15 ans et moins de 17 ans!^^

    10
    Mercredi 11 Février 2015 à 22:53
    Haha d'accord merci tes gentille. Moi j'ai plus de 17 ans mais moins de 19 comme ca on est quitte ;)
    11
    Dimanche 8 Mars 2015 à 22:10

    J'adore ta rédaction. Elle est super, ta façon d'écrire est vraiment belle. Voici un texte de moi sur "mes passions", je te laisse me dire ce que tu en penses ;)


    Chacun possède au fond de soi, une envie, un espoir, une rage si intense qu’elle nous transperce et fait sortir le meilleur de chacun. C’est une sensation si grande, si belle, et tellement terrifiante. On se sent divisé entre le stress et l’excitation, on sait qu’il n’y aura qu’une chance, qu’il ne faudra pas la laisser passer. Chaque passion est un combat. La seule différence que l’on pourrait trouver entre une guerre et la passion est qu’une guerre s’entreprend avec sérieux et se gagne avec des larmes, tandis qu’une réelle passion se mène avec espoir et folie, et se gagne avec le sourire. Certains diront qu’une passion ne peut être qu’artistique, d’autres penseront au contraire que seul le sport est considéré comme un réel centre d’intérêt. Et bien moi, j’approuve les deux, et finalement, art ou sport, la sensation est la même. Elle vous donne des frissons, elle vous fait peur mais vous met de suite à l’aise parce que vous êtes dans votre élément. Alors j’arrive sur la scène, je suis seule avec mon violon, face à ma peur, le jury. Une peur qui me donnera peut être la victoire. Je regarde en face. Il y a une multitude de personnes qui attendent que je commence. Alors je ferme les yeux, je respire, mon souffle s’accélère, une goutte de sueur coule le long de mon dos. Je me prépare et j’y vais. Je m’empare de ma raquette, je saisis le volant, je redresse les plumes, je vise, je lance, je marque. Mes muscles se relâchent, mon sourire apparait, les applaudissements se font entendre. Ce n’est pas fini. Je me concentre, je respire. Je suis prête. Mes doits se posent sur le manche, mon archet frotte avec élan les cordes de mon instrument. Je ne me souviens plus des notes. Mes doits paniquent, mon bras tremble. Je fais une fausse note. Je m’en veux. Le volant vient de tomber de mon côté du filet. Mon adversaire prend de l’avance. Je suis déconcentrée, mon pou s’accélère. Je me reprends, je me rattrape, me donne au maximum, et là ; j’entends les applaudissements, mon adversaire se lève, s’approche de moi, me serre la main, et me dit : « Bien joué. ». Je viens de terminer mon morceau. La dernière note était un succès. Les personnes en face sont heureuses pour moi. Le jury se lève, s’approche de moi, me serre la main et me dit : « Bien joué. ». Ça y est j’ai gagné. 

     

    12
    Samedi 14 Mars 2015 à 12:02

    J'aime vraiment beaucoup, la comparaison sport / musique est épatante ! Tu es douée!♥ J'espère que tu participeras à mon concours!

    13
    Samedi 21 Mars 2015 à 13:17

    Merci beaucoup :) ♥ J'y participerais avec plaisir :)

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    14
    Samedi 28 Mars 2015 à 22:17

    Petite parenthèse tu pourrais me dire quels sont les titres des chansons que tu met sur ton blog je les aime beaucoup :p ?

    15
    Dimanche 29 Mars 2015 à 13:47

    C'est écrit en bas normalement... Si tu ne trouves pas renvois moi un message !

    16
    Dimanche 29 Mars 2015 à 14:13

    Ah oui je viens de remarquer ! Merci :p



    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :